Une nouvelle page à écrire

Aujourd’hui j’ai rencontré Jacques Mézard, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Après la surprise de sa nomination, ce rendez-vous a permis de faire connaissance et d’échanger sur l’un des enjeux qui me préoccupe : l’avenir de nos campagnes.

J’ai d’abord rappelé pourquoi le syndicat Jeunes Agriculteurs existe depuis 60 ans. Pourquoi 50 000 jeunes représentant toutes les régions et toutes les productions françaises se battent chaque jour, en plus du travail sur leurs exploitations. Ils se battent pour que demain, il y ait encore des campagnes vivantes, une alimentation de qualité, de proximité, une diversité de produits dans notre pays. Cet avenir est possible si chaque départ en retraite est compensé par l’installation d’un jeune, si le renouvellement des générations d’agriculteurs est un défi relevé par notre nouveau ministre.

Cet avenir est aussi possible si les pouvoirs politiques favorisent les exploitations de type familial, avec à leur tête des femmes et des hommes nombreux sur les territoires, qui vivent de leur métier. Que seraient nos campagnes demain, sans les paysans ?

J’attends un soutien fort du ministre sur les deux priorités d’action de Jeunes Agriculteurs, sur lesquelles nous sommes un acteur incontournable : l’accompagnement à l’installation et à la transmission des exploitations et la structuration des filières, pour que les agriculteurs pèsent davantage dans les négociations et cessent d’être la variable d’ajustement. Les Etats généraux de l’alimentation seront, je l’espère, un moment utile pour permettre aux agriculteurs de vivre plus dignement de leur métier. M. Mézard présentera une feuille de route au Premier ministre dès le 15 juin. S’alimenter a un prix, je souhaite que le ministre porte cette voix auprès des acteurs économiques et de la société !

La prochaine Politique agricole commune sera aussi un tournant pour que les pays membres définissent l’actif agricole et que les aides soit ciblées vers les véritables agriculteurs. Nous avons travaillé depuis un an un projet pour la prochaine PAC à l’échelle française et, avec le Ceja, à l’échelle européenne. Nous avons aussi travaillé sur la gestion des risques, dans le cadre de notre rapport d’orientation 2017. D’autres chantiers seront abordés ensemble, comme l’accès au foncier.

Le ministre s’est montré à l’écoute et m’a assuré qu’il saurait préserver la diversité des productions françaises, favoriser le renouvellement des générations d’agriculteurs et assurer la place que l’agriculture mérite dans la société. De notre côté, nous serons un interlocuteur exigeant mais aussi constructif, innovant et tourné vers l’avenir.

Désormais, les dés sont jetés. Je souhaite qu’un premier signal fort soit envoyé à la jeunesse agricole française à l’occasion de notre prochain Congrès annuel qui a lieu du 6 au 8 juin à Dunkerque. Un signal pour l’avenir de nos campagnes.


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