Travail, détermination et optimisme pour cette rentrée syndicale

Après ces mobilisations exceptionnelles, le 3 septembre à Paris et le 7 à Bruxelles, je voudrais exprimer trois attentes :

D’abord, celle d’abord de l’urgence. Il y a urgence sur les prix, par le suivi des accords passés entre les acteurs des filières en juin et juillet. Ce suivi, qui doit impliquer le médiateur, doit permettre d’atteindre les objectifs fixés en commun sans laisser de place aux faux-fuyants, il y a encore du chemin à faire.

Urgence aussi d’une application très rapide, efficace, des mesures à destination des exploitations en difficultés. Certaines cellules de crise départementales sont déjà pleinement opérationnelles. Elles doivent toutes l’être. Nous devons être en mesure, conformément aux annonces du gouvernement, de venir en aide à tous les agriculteurs qui en ont besoin. Pour cela, il faut aussi que toutes celles et tous ceux qui ont besoin de ces aides déposent leur dossier.

L’urgence est aussi face aux aléas sanitaires ou climatiques qui touchent de nombreux agriculteurs.

Ma deuxième attente concerne le moyen terme et le respect, dans les mois qui viennent, des engagements structurels du gouvernement.

Je pense en premier lieu à la « pause » normative, déjà très commentée. Cette pause doit répondre à une attente très simple de tous les agriculteurs : arrêter l’empilement illisible des règles qui s’appliquent à notre acte de production, arrêter le cloisonnement des problématiques, arrêter la sur-transposition, et remettre l’exploitation agricole au centre de l’élaboration des normes, avec pragmatisme. C’est une méthode de travail radicalement différente que nous voulons mettre en place et En attendant, stop. Nous sommes responsables, nous ne disons évidemment pas non aux normes, ni non à l’environnement. Nous disons : prenons-nous y autrement, faisons en sorte que les normes soient applicables, compréhensibles. Il y a du boulot, et le temps qu’il soit fait, rien de nouveau ne doit sortir. Nous y serons vigilants à tous les échelons.

Toujours dans le moyen terme, je n’oublie ni les engagements pris sur l’investissement, dont nous saluons la perspective de le voir mieux coordonné entre les différents soutiens, ni ceux sur le volet fiscal et social, avec en particulier des améliorations à apporter pour mieux lisser les effets de la volatilité des prix, et donc de nos revenus.

Au-delà, après l’été que nous venons de vivre, je crois que s’ouvre une nouvelle phase de travail syndical, une phase de construction – ou de reconstruction de nos filières. C’est ma troisième attente et elle est aussi forte que les autres. Si collectivement, avec tous les acteurs concernés, et en premier lieu sans doute les OPA, nous ne savons pas rebondir, maintenant, alors il n’y a aucune raison que tout ne recommence pas.

Ce travail de fond, je vous le dis, JA y prendra toute sa part. Nous sommes armés pour ça. Nous allons poursuivre notre travail sur les priorités que nous nous sommes données. Nous allons poursuivre sur l’accompagnement à l’installation, sur l’évolution et la modernisation de notre réseau, sur le renouvellement de notre approche des sujets environnementaux. Et sur la distribution. Car voilà bien un projet de fond de JA qui regagne encore en légitimité à la lumière de la crise que nous traversons. Le rapport de force qui nous oppose trop régulièrement à notre aval, nous impose de réfléchir à d’autres modèles. Il y a une place, nous en restons convaincus, pour une distribution de tous nos produits agricoles, du plus standard au plus spécifique, gérée collectivement par la profession.

Je le disais nous sommes armés, nous sommes armés aussi, des réflexions menées régulièrement avec notre réseau, de ces rapports d’orientation que nous construisons annuellement. Le dernier, j’en profite, vient de sortir, il est disponible. Il est dédié au foncier, un des enjeux majeurs pour l’installation des jeunes agriculteurs. Il propose un examen et une modernisation d’un grand nombre d’outils existants. Et nous sommes au bon endroit pour en faire la promotion, puisque comme vous devez normalement tous le savoir maintenant, le site où nous nous trouvons a vocation à revenir à l’agriculture, c’est assez rare pour le souligner.

Dans le rapport d’orientation que nous allons construire cette année, on trouvera je le sais de quoi apporter des propositions solides pour l’évolution de nos filières. Elles en ont besoin. Contractualisation, segmentation, regroupement de l’offre, interprofessions… les leviers sont connus. Il va falloir les mobiliser sérieusement. Et il va falloir aussi savoir remettre des fonctionnements, des habitudes en cause. Nous sommes aussi là pour ça chez JA. Comptez sur nous.


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