Jacques Chazalet, président du Sommet de l’élevage

photo jacques chazaletLa Turquie est l’invitée d’honneur du Sommet de l’élevage, qui se tiendra du 3 au 5 octobre 2018 à Cournon (Puy-de-Dôme). Un débouché prometteur pour les broutards français, estime Jacques Chazalet, président de ce salon professionnel.

 

 

Comment se présente cette 27e édition du Sommet de l’élevage ?  

Ça se présente plutôt bien, mais nous ne connaîtrons le retour des exposants et des visiteurs qu’à la fin du salon. Nous sommes préoccupés par le développement de la Grande halle d’Auvergne, qui n’avance pas assez vite. Nous sommes le principal utilisateur du site, il est logique que les collectivités soient hésitantes à faire des investissements pour un seul événement. Mais le Sommet a acquis une certaine notoriété et le site devient sous-dimensionné. Pour que ce salon perdure, il faut que les infrastructures se développent.

Le Sommet se tient cette année dans une période de conjoncture contrastée pour les productions animales… Toutes les productions ne sont pas touchées par la crise. Par exemple, en lait, dans notre région, pour les produits sous signe de qualité, la situation est plutôt meilleure qu’il y a deux-trois ans. Dans le secteur de la viande, il y a des difficultés en vaches finies. Cela a été mis en avant lors des EGA. Il y a besoin d’organiser la filière et d’adapter l’offre à la demande. En broutards, le marché méditerranéen (Italie, Espagne et Maghreb) soutient l’activité. Si la Turquie s’ouvre plus, ce sera encore mieux…

D’où le choix de la Turquie comme invité d’honneur du Sommet cette année ? C’est un grand pays  consommateur de viande. La filière y est bien organisée, de l’engraissement à la distribution. Il y a des opérateurs structurés et sérieux, ils ne sont pas là pour  » faire un coup « . Et les Turcs sont en attente du broutard français, certes plus cher, mais avec plus de potentiel de croissance et une meilleure garantie sanitaire. Les Turcs finissent les animaux chez eux, ce qui leur permet d’avoir une traçabilité complète et de valoriser tout l’animal, y compris les abats. Cela correspond à leur fonctionnement économique, il y a une vraie complémentarité avec la France.

Que peut représenter ce débouché ? En 2015, qui était une bonne année, 500 000 broutards sont partis en Turquie. Seul, le Massif central exporte entre 1,2 et 1,3 million de broutards chaque année. Si nous nous organisons, la filière française peut approvisionner la Turquie. Auparavant, le marché était fermé à cause de la FCO. En novembre 2017, Il y a eu un assouplissement des règles sanitaires et elles vont s’assouplir encore plus. En juillet, un camion transportant des vaches est resté bloqué dix jours à la frontière bulgaroturque pour des raisons administratives… Il s’agissait de vaches françaises, mais qui n’ont pas été envoyées par des opérateurs français. C’est tout le problème de la réexpédition. Dans les centres d’allotement, toutes les nationalités sont mélangées. Les animaux qui partent en Égypte passent par l’Espagne. Les bêtes à destination de la Turquie transitent par la Roumanie. Clairement, il faut harmoniser le droit communautaire.


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