Politiques européennes et internationales

Une nouvelle ambition pour la PAC post-2027 

L’agriculture européenne, l’agriculture française, ce sont d’abord les femmes et les hommes qui travaillent dans les exploitations agricoles, sur tous les territoires, et qui leur donnent du sens. Notre objectif : faire en sorte que la PAC soutienne et accompagne ces femmes et ces hommes dans la durée. 

Le contexte européen 

Les défis économiques, sociaux, environnementaux et géopolitiques s’intensifient : 

  • Une instabilité économique persistante : volatilité des prix, crises successives, augmentation des charges, revenus agricoles sous pression. 
  • Une fracture sociale inquiétante : moins de 7 % des agriculteurs européens ont moins de 35 ans, aggravant le vieillissement du secteur. 
  • Un accès au foncier et aux capitaux de plus en plus difficile. 
  • Une urgence climatique qui impose une adaptation rapide des systèmes de production. 
  • Une souveraineté alimentaire européenne précaire. 

Ce que nous regrettons 

La PAC, dans sa forme actuelle, ne répond pas à ces défis : 

  • Alors qu’elle doit être un véritable projet commun, la PAC s’est progressivement transformée en une somme d’intérêts nationaux, régionaux ou sectoriels 
  • Elle a abandonné la question de la régulation des marchés 
  • Les paiements découplés versés à l’hectare sont peu efficaces et créent des dérives (situations de rente, concentrations, difficulté de transmission, etc.) 

Nos travaux en 2024-2025 

Le réseau Jeunes Agriculteurs a mené une réflexion collective ambitieuse pour une PAC post-2027 adaptée aux enjeux du XXIe siècle. Nos travaux ont abouti à un projet complet de refonte qui vise à : 

  • Recentrer la PAC sur sa mission première : soutenir la production alimentaire européenne. 
  • Garantir un budget renforcé et sanctuarisé, tenant compte de l’inflation et des défis climatiques, sociaux et géopolitiques. 
  • Créer de nouveaux droits pour les agriculteurs : droit à l’erreur, droit à l’échec, droit à l’expérimentation. 
  • Sécuriser l’installation des jeunes via des aides renforcées (ACJA, dotations, accompagnement à la transmission). 
  • Mettre en place des contrats d’avenir pour accompagner la transition des exploitations. 
  • Faire de la PAC un véritable levier d’adaptation au changement climatique et de résilience économique. 

Ce que nous voulons 

La réforme de la PAC post-2027 doit être une opportunité historique pour : 

  • Assurer le renouvellement des générations d’agriculteurs : 10 000 installations aidées par an, priorisation des jeunes dans l’accès aux aides, accompagnement renforcé. 
  • Sécuriser les revenus agricoles, notamment via une aide complémentaire au revenu (ACJA), un accès simplifié aux investissements et une meilleure gestion des risques. 
  • Réconcilier agriculture et environnement : en valorisant les pratiques vertueuses, par des aides incitatives et non punitives, fondées sur la réalité des exploitations. 
  • Renforcer la souveraineté alimentaire européenne en soutenant la production. 
  • Construire une PAC vraiment commune : avec des règles claires, une harmonisation sociale et environnementale, et des outils européens pour une agriculture plus résiliente et durable. 

Retrouvez l’ensemble de nos propositions détaillées dans notre document « Pour une nouvelle Europe agricole en bref ». 

Commerce international : les principes qui guident JA 

JA est totalement opposés à toutes importations de denrées agricoles qui mettent en péril notre souveraineté alimentaire, notre compétitivité et qui ne respectent pas nos normes de production. 

JA dénonce fermement la politique commerciale de l’UE. Nous payons aujourd’hui l’échec de l’OMC à mettre en place un cadre multilatéral dans les échanges. Ainsi l’UE multiplie les négociations bilatérales dans la plus totalement opacité. Les enjeux géopolitiques et commerciaux de l’Europe la conduisent à brader notre agriculture sur la scène internationale et à accepter l’importation de marchandises que nous sommes déjà en capacité de produire et qui ne respectent pas nos standards de production. 

JA prône depuis toujours une cohérence de l’ensemble des politiques européennes, qu’elles soient agricoles, commerciales et de développement, et en particulier le traitement différencié des questions agricoles dans les négociations commerciales internationales. C’est la posture qui a guidé nos différentes actions dénonçant les accords les plus emblématiques qui ont été discutés comme le Ceta (UE/Canada), ou encore l’accord UE/Mercosur. 

Nous demandons à l’UE de réviser rapidement sa politique commerciale et l’enjoignons à suivre les recommandations du rapport du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture européenne qui formule des demandes clés : reconnaissance de l’agriculture comme secteur stratégique, révision des stratégies de négociation, amélioration de l’analyse d’impact avant tout accord et rôle actif de l’UE dans la réforme du commerce mondial. 

Aussi, la conclusion d’accord internationaux a un impact considérable sur le budget européen. Les concessions douanières accordées sont autant de budget en moins pour l’UE. La PAC, première politique financée par l’UE est donc la première en subir les conséquences. Ainsi il est totalement absurde de demander aux agriculteurs européens de produire de façon plus durable avec moins de budget et dans le même temps d’accepter des concessions douanières qui permettent l’entrée de marchandises agricoles qui ne respectent absolument pas nos standards de productions et sont produites à des coûts défiant toute concurrence.