Une mobilisation collective

photo portrait 2Maxime Chabrillat, président du canton d’Ardes-sur-Couze (Puy-de-Dôme), est à l’initiative d’une action collective visant à venir en aide à des agriculteurs sinistrés.

En novembre 2017, la ferme de François Ladevie et Aurélie Girard est touchée par un grave incendie. En quelques heures, les exploitants perdent presque tout. Tous les bâtiments sont brûlés, mais leur maison est intacte. Maxime Chabrillat, voisin du couple, a aperçu les prémices de l’incendie de son exploitation : « J’ai vu de la fumée et, comme les autres personnes, je suis allé voir ce qui se passait. » Avec quelques agriculteurs, l’exploitant est tout de suite venu freiner l’incendie. « Nous sommes également pompiers volontaires, nous n’avons donc pas hésité à aider, même s’il était déjà trop tard. »

Touchés par le désarroi du couple d’agriculteurs, leurs collègues du canton l’ont aidé en fonction de leurs moyens : « La première étape pour François et Aurélie était de pouvoir trouver un bâtiment pour accueillir leur cheptel. Au départ, ils ont pensé à revendre leurs meilleures bêtes. Mais ils ont fini par trouver un bâtiment, même s’il est loin de l’ancien. D’autres agriculteurs leur ont prêté tout ce qu’ils pouvaient leur permettre de continuer à veiller sur leurs bêtes. »

Reverser le butin de la soirée. Tous les ans, les adhérents JA du canton d’Ardes-sur-Couzes organisent un bal de fin d’année. Cette année, ils ont décidé de reverser l’intégralité des recettes à la ferme des agriculteurs sinistrés. « C’était tout naturel pour nous de leur venir en aide et d’essayer de récolter une enveloppe la plus importante possible. » Les jeunes agriculteurs ont communiqué sur l’événement et essayé de mobiliser tous les habitants. « Tous les prestataires ont fait un effort sur leur marge, aussi bien pour la buvette que l’orchestre, que nous avons payé moitié prix. François Ladevie voulait participer à l’organisation, mais cela n’avait pas de sens. Il avait déjà tant de problèmes. Nous lui avons dit de rester s’occuper de sa famille. » Les entrées de l’événement sont restées au même prix que d’habitude, 5 à 10 € en fonction des groupes. « Nous avions comme objectif de récolter entre 1 500 et 2 000 €. J’ai été agréablement surpris de la solidarité de tous, raconte Maxime. Certains JA que nous voyons peu ont donné et même des personnes hors du milieu agricole ont fait un geste. Nous avons récolté 2 124 €. »

L’événement est un succès et un premier pas dans la reconstruction des exploitants. « C’est un acte rassembleur, François n’était pas JA avant le drame et c’est important de le souligner. Nous l’avons aidé, car nous sommes tous agriculteurs et, lorsque l’un de nous perd tout, nous devons nous entraider. Je crois que ça l’a profondément touché et c’est pour cela qu’il a souhaité adhérer. » François Ladévie gardera cette histoire en mémoire. « Ils ont deux enfants, conclut Maxime, et il m’a dit qu’il sera fier de leur raconter dans quelques années que tout le monde les a aidés. »

Un nouveau toit pour la fin de l’année. En attendant, le couple mène une bataille judiciaire pour récupérer des indemnités. « Il y a beaucoup de paperasse pour eux et plusieurs experts sont venus sur l’exploitation. L’incendie serait parti d’une meuleuse et d’un des bâtiments qui était en cours d’agrandissement. » L’ouvrier avait reconnu dans un premier temps être à l’origine de l’incendie, mais est revenu sur ses propos. « Une bataille judiciaire s’engage pour eux, mais ils espèrent reconstruire un bâtiment avant la fin 2018. C’est important pour eux, qui produisent du saint-nectaire et qui, en ce moment, sont obligés de vendre leur lait sans le valoriser ! »


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