Claude Emilien sauve des vies

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Claude Émilien est éleveur dans les Vosges.  Depuis 2012, il a choisi d’utiliser son temps libre  en aidant les autres, en devenant pompier volontaire.

La vie n’a pas toujours été simple pour Claude Émilien. Après un BEP et Bac pro agricole, la route est toute trouvée pour s’installer, mais aucune exploitation n’est libre lorsqu’il sort de l’école :« J’ai d’abord choisi de faire une formation pour devenir  conducteur d’engin agricole afin de ne pas rester inactif. Puis j’ai travaillé un an au Service de remplacement de 2013 à 2014. J’ai ensuite été homme d’entretien à mi-temps pour continuer à travailler. »

Fin 2014, la délivrance arrive. Une ferme à côté de celle de ses parents cherche un repreneur : « J’ai sauté sur l’occasion, même si le temps de faire le parcours à l’installation, je me suis installé en Gaec avec mon père en octobre 2015. Aujourd’hui, nous faisons principalement du lait même si nous avons quelques vaches pour la viande. Il y a également, 90 ha de terrain enherbé. » En 2012, l’agriculteur découvre une autre passion : « Un pompier est venu  chez  moi  vendre  le  calendrier  de  la  caserne. J’en ai profité pour lui demander toutes les  informations  pour  m’engager  et  devenir pompier volontaire. » Claude Émilien était attiré par cette profession sans avoir sauté le pas : « Ce fut un déclic, j’ai passé les tests et je me suis engagé deux mois plus tard.»

« Être pompier est une passion. » L’exploitant pratique ce deuxième métier par passion : « C’est une activité qui prend du temps, parfois au détriment de ma famille. Il faut l’aimer pour accepter cela. » Claude a choisi d’être d’astreinte une semaine sur trois. Il peut être appelé à tout moment du samedi au samedi suivant : « Quand je suis appelé pour une intervention, mon père est présent pour me remplacer si j’en ai besoin. Cela demande une grande organisation. On peut être appelé de jours comme de nuit. Il m’arrive même d’aider les collègues deux semaines sur trois. » L’éleveur a le poste d’équipier à la caserne de Plombières-les-Bains : « Nous sommes trois à quatre pompiers à agir sur le terrain. En théorie, le champ d’action de la caserne se limite aux trois communes alentour, mais nous avons été amenés à intervenir sur des accidents jusqu’à 20 km aux alentours. » Claude a été confronté à de nombreux accidents : « Nous sommes amenés à intervenir lors d’incendie, d’accidents de la route ou du quotidien. Mais il y a certaines opérations que j’appréhende. Je suis toujours dans la crainte d’intervenir et de tomber sur quelqu’un de ma famille. » L’éleveur a déjà porté secours à son père : « Ce n’était pas un accident grave, bien heureusement, mais j’ai apporté les premiers secours et lorsque mes collègues sont arrivés, je suis resté avec eux jusqu’à l’hôpital. » Dans le cas contraire, une cellule psychologique peut-être mise en place lors d’événements traumatisants : « Personnellement, je n’en ai jamais eu besoin, mais lorsque l’on peut voir la mort de ses propres yeux, il faut en parler et ne pas garder cela pour soi. » Les pompiers suivent une formation continue pour intervenir dans les meilleures conditions : « Nous avons besoin de connaître les dernières techniques de réanimation par exemple. Pour être le plus efficace possible. » Claude travaille avec des personnes de toutes professions : «Certains pompiers volontaires sont aussi agriculteurs, mais la plupart sont hors du milieu. Cela permet de sortir du quotidien et comme beaucoup ont l’habitude de la dire, les pompiers sont une famille et grâce à cette passion je me suis fait beaucoup d’amis. » ◆


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