La robotisation pour se dégager du temps

« Deux productions à trois, c’est dur ! » Pourtant, quand son père a pris sa retraite, Johann, Odile et Jean-François Nobiron ont choisi de garder deux ateliers laitiers, les vaches et les chèvres. « Nous avons sur-investi dans les vaches pour dégager du temps et continuer les chèvres. » Les trois associés de la ferme les Fontaines ont acquis deux robots : un pour la traite en 2007, un pour l’alimentation en 2013. Un choix qu’il ne regrette pas, d’autant que la production laitière de l’exploitation a doublé depuis 2004.

Loin de supprimer le temps de travail, l’automatisation fait gagner en souplesse et réduit l’astreinte. L’éleveur prépare les matières premières (foin, ensilage, etc.) dans la «cuisine», une pièce où le robot vient se servir et composer les rations. Il repousse le fourrage toutes les heures et distribue automatiquement quand le niveau est trop bas.

« Le robot de traite aide à améliorer la production de lait, car les vaches sont traites 2,6 fois par jour au lieu de deux. Et avec le robot d’alimentation, la santé des vaches s’est améliorée : elles ont toujours du frais à manger, et la dominance des vieilles vaches sur les jeunes s’est réduite. Nos génisses ont gagné 5 kg de lait sans rien faire ! » Avant, Johann passait environ 10 h par semaine à nourrir ses vaches. Un temps qui est passé à 4 h. «Quand j’embauche le matin, je ne vais pas voir les vaches, je vais directement aux chèvres.» Car la traite des 350 saanen est réalisée de manière classique, en salle de traite. Vendu à 700 €/1 000 litres, le lait de chèvre est rémunérateur aujourd‘hui, contrairement au lait de vache. « Mais ce n’est pas une production ou l’autre qui nous fait vivre, c’est l’ensemble de notre système. »


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