Moins de charges

  • Soyons fiers de nos victoires !

Dans le combat syndical, si rien n’est jamais gagné, il faut aussi savoir se féliciter des victoires. Notamment, sur la taxation du carburant.

Alors que le prix du baril de pétrole s’envole, que le Gouvernement accélère encore la vitesse d’augmentation de la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation des Produits Energétiques) jusqu’en 2022, et que la fiscalité du gazole converge vers celle de l’essence, JA+FNSEA, nous avons réussi à faire bouger le Gouvernement.

Face à la volonté de supprimer tous les tarifs réduits de TICPE, nous avons arraché que celui des agriculteurs soit maintenu, (nous sommes le seul secteur avec le ferroviaire à l’avoir obtenu). C’est 1 milliard € de taxes économisées par an pour les exploitants agricoles !

Nous avons obtenu que les agriculteurs paient une taxe dont le montant fixe est pérennisé et qui n’évoluera donc pas au rythme des augmentations prévues sur 4 ans de la TICPE. La hausse de la fiscalité écologique sur les carburants épargnera donc totalement les agriculteurs !

Enfin, nous avons acquis la suppression du remboursement partiel qui sera dorénavant directement intégré dans le prix payé, soit une vraie simplification et un gain de trésorerie pour la ferme France de 590 millions € sur 3 ans !

Ces victoires ne sont pas tombées du ciel. Elles sont le fruit du travail JA+FNSEA : l’expertise des collaborateurs, l’implication des responsables professionnels et la mobilisation d’un réseau de proximité à même de convaincre les parlementaires.

Cette force collective est unique ! Et si beaucoup vont s’approprier ces victoires, nous seuls savons le travail qu’elles nécessitent dans l’ombre.

Oui, nous pouvons être fiers de notre réseau ; les agricultrices et les agriculteurs peuvent compter sur un syndicalisme qui garde les pieds sur terre et fait avancer l’agriculture française !

Jérôme Despey, Secrétaire général de la FNSEA

Samuel Vandaele, Secrétaire général des JA

Le projet de campagne : Avançons ensemble les pieds sur terre

 

  • Pour une politique de gestion des risques ambitieuse

Depuis des années, nous interpelons les pouvoirs publics sur l’importance, dans un contexte de volatilité des prix et d’accidents climatiques à répétition, de mettre sur pied une véritable politique de protection contre les aléas économiques, climatiques, mais aussi sanitaires et environnementaux. Elle est indispensable pour donner stabilité, visibilité, et confiance dans l’avenir aux agriculteurs. Elle doit leurs permettre de bénéficier d’outils capables d’assurer la pérennité de leur entreprise.

Pour JA+FNSEA, une politique publique de gestion des risques repose sur deux piliers : • une prévention des risques efficace tant pour les aléas naturels que pour les aléas économiques ; • une parfaite articulation entre les multiples instruments qui interviennent en fonction de l’intensité du risque, de leur fréquence et de la capacité des agriculteurs à y faire face.

  • INTERVIEW CROISÉE

Joël Limouzin et Nicolas Sarthou, vice-présidents respectifs de la FNSEA et de JA en charge du dossier gestion des risques

Comment faire face aux aléas ?

NS : L’agriculture doit aujourd’hui faire face à une intensification sans précédent des aléas climatiques, économiques, sanitaires. Nous ne pouvons rester spectateurs et devons prendre pleinement conscience de nos forces et faiblesses afin de surmonter ces aléas qui affectent les biens, les personnes et les trésoreries. L’indemnisation des sinistres ne doit plus être la seule réponse apportée à ces aléas. Il est essentiel de mettre en place des outils de prévention mais aussi de formation à la gestion des risques afin d’en prévenir les conséquences.

Quelles sont les solutions à apporter en cas de sinistre ?

JL : La fin des années 2000 a marqué une rupture avec l’émergence d’aléas accrus (en amplitude et en récurrence) tant sur le plan climatique que sur celui de la volatilité des prix qui rend les agriculteurs particulièrement vulnérables. En complément d’une politique de prévention ambitieuse, le schéma que nous défendons se construit autour de niveaux de protection complémentaires qui s’articulent autour de la responsabilité individuelle de l’agriculteur via l’épargne de précaution, de la mutualisation professionnelle, de l’assurance et de l’expression de la solidarité nationale.

L’assurance récolte est-il un outil performant ?

JL : Nous avons travaillé à la mise en œuvre de l’assurance récolte « socle » avec pour ambition de faire face aux coups durs en permettant à l’agriculteur de poursuivre son activité malgré le sinistre, en s’appuyant sur la plus large mutualisation possible et une offre de base complétée par des garanties optionnelles répondant à des besoins individuels plus spécifiques. Même si l’efficacité de l’assurance pour ceux qui ont fait le choix de la souscrire n’est plus à prouver, l’insuffisance de la souscription démontre que le dispositif est encore perfectible et mérite d’être encore amélioré, en particulier pour la prairie ou l’arboriculture.

La future PAC peut-elle nous apporter des réponses concrètes ?

NS : La PAC dans sa forme actuelle ne va pas assez loin en matière de gestion des risques. Il est nécessaire de mettre en place de nouveaux outils, à l’échelle de l’Union européenne, si l’on souhaite apporter des réponses à des problématiques diverses et à des échelles variables. La PAC doit permettre le développement d’une complémentarité d’outils de gestion des risques plus efficaces pour sécuriser le revenu des agriculteurs.