David s’est pris de passion pour l’ovalie

portraitÉleveur de chèvres dans l’Hérault, David De Monfumat est depuis peu joueur amateur de rugby dans le club de l’AS Beaulieu.

David De Monfumat s’est installé en 2010 sur une exploitation de son village d’enfance. C’est grâce à son oncle que le jeune exploitant, non issu du milieu agricole, a découvert l’élevage. David c’est installé sur une exploitation caprine : « J’ai 200 chèvres que j’élève selon un système pastoral. Nous faisons avec ma compagne de la transformation fromagère sur l’exploitation. Nous commercialisons 70 % en vente di­recte et le reste par d’autres canaux. » Le jeune éleveur est très impliqué dans sa commune. « Je suis connu de tous dans notre petit village de 800 habitants. Je suis au conseil de la commune, au comité des fêtes et je suis parent d’élève pour la classe de ma petite fille. »

En 2016, David apprend la création du club de l’AS Beaulieu, le village voisin : « Je n’étais pas un amateur de rugby, même si tout le monde me disait que j’avais la car­rure d’un pilier. La création de ce club à côté de chez moi a aiguisé ma curiosité et je me suis ins­crit. » La création de l’équipe était une opportuni­té pour l’éleveur de sauter le pas. « Je n’aurais jamais poussé la porte d’un club si ça n’avait pas été celui-là. En tant que novice j’avais une appré­hension. »

« Je peux compter sur mes coéquipiers ». David a avant tout été attiré par la convivialité du rugby. « Faire une activité sportive à côté de l’ex­ploitation demande de l’organisation, mais il faut prendre le temps de sortir pour se défouler. Le rugby me permet cela et j’ai également rencontré des personnes de divers horizons. Je suis égale­ment épargné par le calendrier des matchs. Il y en a beaucoup l’hiver alors que la haute saison sur mon exploitation est en été. » L’éleveur a proposé à d’autres agriculteurs de le rejoindre dans l’aven­ture, sans succès. « Pour la plupart, ils avaient peur de se blesser et que cela affecte leur exploitation. » De son côté, David a protégé ses arrières en sous­crivant une assurance en cas de blessure : « Si je me blesse sur le terrain, je peux me faire remplacer gratuitement pendant 30 jours pour une cotisation de 180 € par an. »

Les joueurs de son équipe sont solidaires : « Je peux compter sur mes coéqui­piers. Ils sont venus m’aider quand j’avais besoin de main-d’oeuvre sur l’exploi­tation. Les 40 rugbymen de l’équipe sont devenus des amis et ils ont tous été invités à mon mariage. » David s’entraîne deux fois par semaine. « Nous nous retrouvons tous les mardis et jeudis afin de nous entraîner. Mais notre groupe reste encore jeune. Lors du dernier match de la saison, nous étions 17. Nous savions que nous allions souffrir. Pour que le club évolue, il faut que d’autres rugbymen nous rejoignent. »

L’équipe de l’AS Beaulieu évolue en 4e série régionale. « Nous faisons une dizaine de matchs par an contre des équipes venant de l’Aude, des Pyrénées-Orientales et de l’Hérault. » Les résultats de l’équipe ne sont pas encore probants : « Cette année, nous avons terminé à la dernière place pour la deuxième année consécutive ! » David ne baisse pas les bras pour autant : « Nous sommes un club jeune et il faut du temps pour qu’il se construise. » L’année prochaine, le jeune éleveur espère que le club se qualifiera à l’échelon supérieur : « Nous devons faire beaucoup mieux ! Il faut viser la montée et, pour cela, nous devrons avoir une équipe complète durant toute l’année. »


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