Assemblée nationale : le projet de loi sur les néonicotinoïdes doit sauver la filière betteraves

L’examen du projet de loi néonicotinoïdes par la commission des affaires économiques s’est achevé mercredi 23 septembre au soir.

Elle a proposé la création d’un conseil de surveillance composé de huit parlementaires, des pouvoirs publics, scientifiques, syndicats agricoles et des associations chargés de faire un suivi de façon trimestrielle. Il évalue, identifie les alternatives et produit un rapport annuel. Elle a également ajouté une interdiction temporaire de l’implantation de cultures mellifères après un semis de graines traitées avec des néonicotinoïdes (NNI).

Dont acte, si ces propositions arrivent jusqu’au bout du processus de la loi, les Jeunes Agriculteurs joueront leur rôle dans leur suivi et mise en œuvre.

En revanche, une proposition de la commission du développement durable a aussi été voté, restreignant les dérogations à la filière betteraves sucrières dans le code rural et dans le titre de la loi. Jeunes Agriculteurs a réaffirmé sa volonté d’être responsables, en limitant la dérogation dans le temps et à cette seule filière impactée. Mais celle-ci doit bien avoir lieu et ne pas être mise en danger par ces amendements qui rendrait le texte inconstitutionnel.

La filière s’est mise en ordre de bataille pour trouver des solutions.

Face à la jaunisse dévastant de nombreuses cultures, l’interprofession a présenté un plan de prévention responsable au ministre de l’Agriculture et de l’alimentation pour la période 2021-2023. Ce plan présente ainsi l’engagement de la filière betterave sucre afin de cibler l’usage des néonicotinoïdes, prévenir les impacts sur les pollinisateurs et trouver une gamme de solutions nouvelles afin de préparer l’arrêt de l’usage des NNI. Il s’articule autour de quatre grands axes :

1. connaître et surveiller pour toujours mieux conseiller

2. conduire des opérations pilotes en conditions réelles sans néonicotinoïdes

3. optimiser les pratiques pour protéger et favoriser les pollinisateurs et les auxiliaires des cultures

4. communiquer et former pour accélérer la transition vers une agriculture agroécologique offrant des alternatives aux néonicotinoïdes.

Notamment dans l’engagement 3, la filière s’engage à réduire la dose de 25% de néonicotinoïdes en enrobage de semences, à ne pas implanter de cultures mellifères suivant celles de betteraves traitées, à restreindre à une seule année l’utilisation de semences traitées pendant la période 2021-2023 et à favoriser la biodiversité sur les exploitations betteravières en fixant un objectif de 4000 hectares de surfaces de plantes mellifères (luzernes d’été, bandes fleuries, jachères mellifères, etc.).

En parallèle, l’INRAe et l’ITB ont présenté un plan national de recherche et d’innovation vers des solutions opérationnelles contre la jaunisse de la betterave sucrière. Ce plan national de recherche et d’innovation (PNRI) bénéficiera d’un financement public de 7 millions d’euros sur 3 ans, pour un montant global supérieur à 20 M€ avec les co-financements de l’INRAE, l’ITB et des semenciers.

Avec la rédaction de ce plan, la filière betterave sucre réaffirme sa posture de responsabilité dans la perspective d’une dérogation à l’usage des néonicotinoïdes, en se mobilisant en amont pour accompagner le ministère dans la mise en œuvre du plan de soutien gouvernemental.


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