Réchauffement climatique : « Faisons la transition ! Mais faisons-la bien. »

Arnaud GaillotPrésident

Le 7 juin dernier, les responsables du réseau Jeunes Agriculteurs venus de toute la France métropolitaine et ultramarine ont adopté, lors de notre congrès national, un rapport d’orientation exposant le cap et la méthode que nous fixons pour que l’agriculture lutte et s’adapte face au changement climatique. Un travail de longue haleine qui a abouti à l’issue d’un débat passionné. Tant mieux car les jeunes montrent qu’ils en ont dans le ventre, qu’ils feront ce qui est nécessaire, avec exigence et ambition.

La nouvelle génération était attendue sur le sujet. Elle doit maintenant être entendue.

Nous disons que notre secteur vit des dangers majeurs : chute démographique agricole qui va vider nos campagnes, catastrophes climatiques qui détruit nos productions, déstabilisation des filières qui détériore notre situation financière. Il faut les affronter avec le double défi d’avoir des pratiques plus respectueuses de l’environnement tout en nourrissant une population grandissante au niveau mondial.

Nous disons qu’il faut prendre cette situation à bras-le-corps sans dogmatisme, en regardant point par point, pour chaque type de culture et d’élevage, pour chaque territoire, les objectifs à se fixer et les moyens adaptés à mettre en face.

Nous disons que seul un travail avec tous les acteurs concernés sur le terrain le permettra. Ce qu’on appelle une planification, une vraie et non pas une liste de mesures sans queue, ni tête, sans budget ni calendrier cohérents.

Nous disons qu’il faut en particulier renforcer la formation des jeunes pour des installations pérennes face au dérèglement climatique, adapter les productions à un climat changeant, préserver mais accéder à la ressource en eau, encadrer la production énergétique agricole, orienter l’élevage vers des exploitations moins émettrices, optimiser l’utilisation des engrais azotés, améliorer les équipements agricoles et faciliter la transition en développant les opportunités économiques. Nous expliquons comment dans le rapport d’orientation.

Or, la classe politique ne comprend pas cette nécessité. Enfermée dans des considérations électoralistes, elle ne pense qu’en termes d’injonctions qui font bien dans les médias. Elle invente des calendriers hors-sol sur des motifs politiques. Elle s’amuse à nous opposer les uns aux autres en faisant le jeu de ceux qui s’introduisent dans nos fermes et brûlent des camions de police.

Réveillez-vous ! Quand est-ce qu’on l’a fait cette transition ? Où sont les biocarburants, les projets qui devaient découler du Varenne de l’eau ou les moyens à mettre dans la recherche pour stocker plus de carbone ? Voilà ce que nous attendons aussi de la planification écologique aux niveaux français et européen.

J’alerte sur la tentation vue récemment au Gouvernement, au Parlement et à l’Europe d’imposer des règles sans logique de terrain ni réflexion stratégique sur notre souveraineté alimentaire. Car il faut dire clairement ce qu’on attend de nous. Est-ce que nous devons être des jardiniers qui travaillent pour « faire joli » ou est-ce que nous devons être des agriculteurs qui produisent durablement pour nourrir les populations.

Chez JA, nous avons la réponse : des agriculteurs.


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