One Planet Summit : le stockage de carbone, un levier pour lutter contre le dérèglement climatique

A l’occasion du One Planet Summit le 11 janvier, suivi le lendemain d’une visite du Président de la République dans une ferme de l’Eure, plusieurs outils durables pour l’agriculture ont été évoqués.

Agriculture de conservation des sols, plantations de haies, autonomie en matière de protéines sont plusieurs exemples de mesures mises en avant dans le plan de relance au niveau national, en cohérence avec les politiques européenne et internationale. Deux impératifs accompagnent la logique de lutte contre le dérèglement climatique :

  1. Concilier la rentabilité économique avec l’écologie
  2. Comprendre que c’est la pluralité des modèles qui permettra de répondre à l’objectif écologique

« Il n’y a pas qu’un seul modèle, et les modèles continueront à cohabiter. La clé c’est que nous puissions continuer à accélérer cette transition vers nos objectifs »

Emmanuel Macron, lors de son déplacement dans l’Eure

A l’occasion du One Planet Summit, Jeunes Agriculteurs rappelle le rôle de l’agriculture dans la transition écologique, à travers des mesures concrètes, bénéfiques pour les agriculteurs et favorisant le renouvellement des générations.

Nous profitons de cette occasion pour donner un coup de projecteur sur une mesure phare qui sera déployée fortement en 2021 : la rémunération pour le stockage de carbone !

Le saviez-vous ?
En général, lorsqu’on parle de carbone, on parle des trois principaux gaz à effet de serre CO2, N2O et CH4. Les émissions sont quantifiées en tonnes équivalent CO2.

Pourquoi le carbone en agriculture ?

La lutte contre le réchauffement climatique est devenue une priorité pour la planète : à l’échelle mondiale, la COP21 a souligné l’urgence d’agir et de nombreux Etats se sont engagés afin de limiter le réchauffement à +1,5°C. Face à ce défi, l’agriculture est porteuse de solutions pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’abord, mais aussi grâce à son potentiel de stockage du carbone dans les sols.

A l’échelle nationale, la France a défini une Stratégie Nationale Bas-Carbone pour la mise en œuvre d’une économie bas-carbone. Dans ce cadre, l’agriculture peut contribuer à l’atteinte de ces objectifs, notamment par son potentiel de séquestration de carbone dans les sols agricoles.

Engager les agriculteurs dans des projets bas-carbone et valoriser les pratiques agricoles

Pour permettre aux agriculteurs d’être acteurs de cette transition, il est nécessaire de développer une démarche simple et incitative. L’enjeu est de permettre au plus grand nombre d’agriculteurs, en commençant par les jeunes, de valoriser toutes pratiques bénéfiques au climat.

Le label Bas-Carbone met en place un cadre innovant et transparent offrant des perspectives de financement à des projets locaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il permet ainsi d’accompagner la transition écologique à l’échelon territorial, en récompensant les comportements vertueux allant au-delà des pratiques usuelles. Cette démarche intègre également les nombreux bénéfices environnementaux des pratiques agricoles dans le cadre de démarches bas-carbone.

Après la validation d’une méthode par le ministère de la Transition écologique, des projets peuvent se créer pour être ensuite labellisés, s’ils sont conformes à la méthode. Via ces projets, un volume d’émissions de CO2 évité est calculé en prévisionnel : un financeur (collectivités, entreprises, etc.) peut alors valoriser cette réduction d’émissions. A la fin du projet, une vérification du volume de CO2 effectivement évité est faite.

Dans le secteur agricole, il existe l’association France Carbon Agri structurée pour l’instant pour l’élevage. Elle joue le rôle d’interface entre financeurs, porteurs de projets et ministères.

Comment intégrer une démarche label Bas-carbone et se faire rémunérer ?

Plan de relance : le « Bon Diagnostic Carbone »

Afin de permettre aux jeunes agriculteurs de construire un projet durable et rémunérateur autour du stockage de carbone et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, JA s’est mobilisé dans le cadre des concertations pour le plan de relance pour la réalisation de diagnostics dans les exploitations des nouveaux installés.

Cette mesure, financée à hauteur de 10 millions d’euros, permettra à ceux qui le souhaitent d’évaluer leur exploitation dès leur projet d’installation et ainsi réfléchir à la mise en œuvre de d’un projet autour du carbone sur leur exploitation.

Après une première phase d’appels à projet pour les organismes qui se terminera en janvier, les agriculteurs pourront faire la demande de leur diagnostic dès le printemps 2021 et ce, jusque fin 2022. Ce diagnostic d’une valeur de 2000€ sera remboursé à 90%. Ce bilan sera la première étape vers un projet rémunérateur et durable : tous les jeunes pouvant l’envisager doivent saisir cette opportunité !


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